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VIDEOS

Les lieux faussement vides de mes vidéos sont hantés par des figures mi-fixes mi-mobiles, toujours là, dans une posture rituelle et instable de l'attente. Il s'agit d'abord d'être là, simplement, un peu flottantes, oscillantes entre affirmation et effacement. Ces apparitions/disparitions de figures fantomatiques sont comme des touches de mouvement dans l'image.
Par leur présence/absence, un sentiment "narratif" nous envahit. Quelque chose comme un petit bout d'histoire, potentielle mais inaccessible, se loge dans ses figures dont nous ne saurons jamais rien, mais qui, par cela même, cultive en nous un désir de fiction retenu.
Edgar Morin écrit quatre ans avant que je naisse: "La fiction est dans son principe beaucoup moins illusoire, et beaucoup moins menteuse que le documentaire, parce que l’auteur et le spectateur savent qu’il est fiction, c’est-à-dire qu’elle porte sa vérité dans son imaginaire."

La vidéo est devenue le lieu et le moyen même de mon rapport existentiel à l'art. Et par delà au monde tout entier (comme image, comme mémoire et comme histoire).

Je creuse soigneusement les éléments de mon concept : habiter l'image comme on habite le monde. Un monde composées de réalités changeantes où il nous faut renégocier les réalités passées pour imaginer le présent, le monde en train de se faire.