La Muraille,
2008,
3 mn, 45 sec,
Vidéo DV 4/3
La Muraille from Elodie Fradet on Vimeo.
L'action de La Muraille se déroule en un plan séquence nocturne : une jeune femme s'avance vers une fenêtre, l'ouvre et doucement, se déshabille.
La Muraille prend sa source dans l'histoire du clair-obscur pour laquelle voir implique naturellement fantasmes et rêveries. On pense à cette femme amoureuse dans le Nosferatu de Murnau.
L'obscurité isole et retient chaque être au fond de lui-même. On peut y éprouver l'invisible, l'incertain et la fondamentale inquiétude de la nuit comme antichambre du néant. Ou bien, y mesurer la force de l'imaginaire et la fascination libératrice de l'infini.
La Muraille est donc une mise à nue hésitante et pudique offerte à la nuit, à l'inconnu. Elle se joue au ralenti (jusqu'à se figer quelques fois) comme pour signifier un corps insatisfait de sa vitesse propre. Le temps de l'effeuillage (jusqu'au dénouement) est aussi manipulé par des micros retours en arrière comme des moments d'hésitation d'un corps mécanique, d'un être en instance de figuration.
Agir sur la vitesse de défilement des images, sur l'allure du mouvement de cette figure reproduites par l'image en mouvement, reviendrait ainsi à une activité de modelage du temps, à sculpter le sentiment de la durée.
Tirer le temps vers l'illusion d'une matière, une chair plastique pourrait bien être le but de la manoeuvre.